Communication non-verbale : repérez-vous dans les catégories de geste !

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Communication non-verbale : repérez-vous dans les catégories de geste !


Communication non-verbale : repérez-vous dans les catégories de geste !

La communication, c’est bien sûr ce que l’on dit… Mais c’est aussi le vaste champ des langages du corps : la fameuse communication non-verbale. Étudiée au croisement de plusieurs disciplines (anthropologie, éthologie, linguistique, psychologie, sociologie, neurosciences…), elle s’intéresse aux expressions faciales, aux dimensions du regard, aux contacts corporels, au rapport que les individus entretiennent à la distance et au temps… Et bien sûr à la gestuelle.

Intéressons-nous donc à cette dimension spécifique de la communication non-verbale avec les travaux d’Ekman et Friesen sur les catégories de geste. Ces deux psychologues, par ailleurs spécialistes de l’analyse des émotions, distinguent 5 types de gestes.

Les gestes emblématiques : témoins culturels

La première catégorie de gestes rassemble les « gestes emblématiques », qui correspondent à des codes culturels. Il s’agit de gestes dits quasi-verbaux qui énoncent clairement une intention : hocher de la tête pour saluer, frotter les doigts pour dire que quelque chose est coûteux, tourner l’index autour de la tempe pour indiquer que quelqu’un·e est zinzin, mettre ses mains en cloche sous son menton pour dire qu’on en a gros sur la patate etc.

Les gestes emblématiques peuvent être universels ou bien très spécifiques à une culture donnée. Ce qui peut être un casse-tête en contexte interculturel : un Japonais qui ferme les yeux en réunion ne s’ennuie pas, il se concentre ; faire le V de la victoire équivaut à faire un doigt d’honneur en Nouvelle-Zélande ; croiser les doigts en signe de bonne chance est une invitation sexuelle au Vietnam…

Les gestes illustratifs : « allier le geste à la parole »

Vous faites des petits crochets avec l’index et le majeur en même temps que vous dites « entre guillemets », c’est un geste illustratif. Vous dressez vos doigts au dessus de la tête en chantant une chanson de petit lapin, c’est un geste illustratif. Vous pointez du doigt, c’est un geste illustratif. Vous avez du mal à trouver vos mots dans une langue étrangère, vous vous mettez à mimer, ce sont des gestes illustratifs.

Les gestes illustratifs remplacent la parole quand elle vient à manquer, mais ils permettent aussi de mettre l’emphase sur des points du discours. Dits co-verbaux, ces gestes sont quasiment impossibles à réfréner : l’aire cérébrale du langage les commande dans la même impulsion que les mots. Inutile donc d’espérer « faire taire » le corps de votre collègue qui parle avec les mains autant qu’avec sa bouche.

Les gestes régulateurs : la voix des interactions

Vous ouvrez la main vers une personne pour l’inviter à prendre la parole, c’est un geste régulateur. Vous hochez la tête pour signifier que vous comprenez, c’est un geste régulateur. Vous appuyez plusieurs fois dans le vide pour demander qu’on baisse d’un ton, c’est un geste régulateur.

Les gestes régulateurs sont foncièrement interactionnels : ils traduisent les besoins de la relation (cadrage, écoute, attention, adhésion, désapprobation…) et participent à la fluidité du dialogue. Ils permettent notamment de se faire comprendre sans avoir à dire explicitement les choses.

Les gestes adaptatifs : en réponse à la situation

Quand ne vous en sentez pas en confiance, vous croisez fermement les bras comme pour protéger votre corps, c’est un geste adaptatif. Quand le métro est bondé, vous écartez autant que possible les coudes comme pour vous garantir un minimum d’espace vital, c’est un geste adaptatif. Quand vous avez peur, vous rentrez la tête dans les épaules, c’est un geste adaptatif.

Les gestes adaptatifs sont des réponses non-verbales à des besoins induits par des situations. Ils interviennent quand la stabilité émotionnelle est menacée, pour rétablir un équilibre ou compenser un déséquilibre ;

Les gestes adaptatifs peuvent être de trois autres :

  • Auto-adaptatifs : la personne a des gestes tournés vers elle-même (se toucher, croiser les bras, bouger la jambe…)
  • Alter-adaptatifs : la personne a des gestes tournés vers autrui (contact visuel, contact physique, évitement…)
  • Objet-adaptatifs : la personne interagit avec des objets (joue avec ses lunettes, pianote sur la table, décortique un trombone…)

Les manifestations d’affect : signaux de l’impact

Vous frissonnez de peur, vous froncez les sourcils et serrez les poings de colère, vous vous prenez la tête entre les mains de désarroi, vous ouvrez la bouche en O et écarquillez les yeux de surprise, vous avez des « manifestations d’affect ».

Ce qui se passe autour de nous produit des émotions dont nous ne pouvons complètement contrôler l’expression… Quitte à ce que cela nous transforme parfois en personnage d’un dessin animé de Tex Avery ! Nous aimerions pourtant parfois afficher une « poker face », c’est-à-dire un visage et un corps sur lequel rien ne se lit. C’est une question de contrôle des émotions, dit-on. En partie, certes. Mais il faut se rappeler qu’une émotion est le signal d’un besoin. Ne pas l’écouter, c’est toujours prendre le risque de voir le besoin se signaler un peu plus fort, par exemple sous forme d’irritabilité, de somatisations, de baisse de moral…

Alors, restons attentif à nos gestes et à ceux des autres… Pour mieux se comprendre soi-même et intéragir plus positivement avec les autres !

Marie Donzel, pour les webmagazines EVE & Octave

 

 

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