Les seniors et la cohabitation intergénérationnelle au travail

Octave A la Une, Générations

Les seniors et la cohabitation intergénérationnelle au travail


Les seniors et la cohabitation intergénérationnelle au travail

Le proverbe « si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ! »  n’a plus réellement de sens aujourd’hui et notamment en entreprise car la jeunesse sait et la vieillesse peut encore.

Le dictionnaire définit le mot génération comme étant « un ensemble d’individus engendrés à la même époque, qui ont à peu près le même âge ». Dans une entreprise, plusieurs générations sont amenées à se côtoyer, coopérer, travailler ensemble. Et même si chaque société a sa propre culture d’entreprise, ses propres valeurs et codes, chacun doit y trouver sa place.

La place des seniors dans l’entreprise

Il n’y a pas un senior, mais plusieurs catégories de seniors ; les 50 ans ne travaillent pas comme les 60-65 ans et en fonction de leur vie professionnelle et personnelle n’ont pas les mêmes attentes.
Commençons par balayer les nombreux stéréotypes liés à cette classe d’âge.

Non ! Les 50 ans, et plus, ne sont pas réfractaires aux changements, ni moins à l’aise avec les nouvelles technologies, en manque de dynamisme, ou encore, coûtent plus voire trop chers.

Passons aux multiples avantages à embaucher ou à garder un senior en entreprise.
La capacité d’adaptation est une des premières qualités chez un senior ainsi que l’efficacité acquise au fil de leur carrière.
Ils sont également détenteurs d’une grande expertise, disposent d’un réseau, ont une capacité à transmettre leur savoir-faire et sont souvent la mémoire de l’entreprise.
À tous ces atouts, vient s’ajouter une meilleure disponibilité (moins de problème de garde d’enfant), une certaine crédibilité aux yeux des clients et une stabilité qui permet de lutter contre la perte de savoir-faire.

Comme les autres, les seniors savent s’adapter, évoluer, se reconvertir.
Les seniors sont une vraie plus-value alors pourquoi n’auraient-ils pas leur place en entreprise, sans pour autant les opposer aux nouvelles générations ?
Seniors ou pas, le salarié aura à cœur de bien faire, de s’épanouir s’il se sent bien au travail.

Le « bien travailler ensemble » 

Aujourd’hui, on peut retrouver jusqu’à 4 générations au sein d’une entreprise et elles ont une relation très différente au temps de travail, à l’organisation ou encore à l’autorité. Cela demande à l’entreprise d’appréhender différemment le management intergénérationnel et de tisser un lien entre ces générations.

Chaque génération apporte sa propre culture, ses propres codes :

    Les seniors dits les « boomers » (nés entre 1946 et 1964) ont connu le plein-emploi, la croissance et une hiérarchisation de l’entreprise en pyramide.

  • La génération X (entre 1965 et 1980) est plutôt sur une gestion au mérite, aux résultats.
  • La génération Y (entre 1980 et 1995) ultra-connectée, avec un profond désir d’autonomie, d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle et une culture managériale participative.
  • Et bientôt viendra les rejoindre la génération Z avec ses différences, ses propres attentes.

Afin que chaque entreprise fonctionne bien, il faut arriver à créer une entente cordiale et harmonieuse au sein de l’entité.
Chacun doit pouvoir apporter son savoir-être et son savoir-faire en vue d’un but commun : relever le défi de la performance et de la qualité de vie au travail.

Comment relever le défi ?

  • Toutes les générations doivent se sentir écoutées, reconnues, valorisées. Des séances d’écoute, de brainstorming peuvent être organisées afin d’exposer plusieurs points de vue, s’exprimer sur son domaine d’expertise et faciliter le dialogue.
  • Favoriser la mise en place de binômes seniors-jeunes au sein des équipes afin d’enrichir et découvrir de nouvelles méthodes de travail. Le mentoring et le reverse-mentoring permettra le transfert des connaissances qui pourra se faire indifféremment de « l’ancien vers le jeune » ou du « jeune vers l’ancien ». Cela permettra l’intégration des plus jeunes et le maintien des seniors dans le monde du travail.
  • Former ses équipes. Les anciens comme les plus jeunes ont besoin de monter en compétences. Chacun doit pouvoir s’exprimer sur ses besoins en formation.
  • Répondre aux attentes de chaque génération. Si les plus jeunes souhaitent plus de flexibilité, de télétravail, d’autonomie ; les plus anciens préfèrent un aménagement de leur poste ou du temps de travail, plus de responsabilités…

Une génération ne doit pas s’adapter à l’autre, mais plutôt coexister, collaborer et mutualiser ses connaissances. Tisser un lien intergénérationnel doit passer par la mise en avant des talents de chacun et la valorisation des différences plutôt que d’essayer de faire rentrer tout le monde dans le même « moule ».

Le « travailler ensemble » est enrichissant, créateur de valeurs pour l’entreprise et certains secteurs d’activités en sont déjà bien conscient.

Fabienne Mignot est responsable de la communication. Après 15 ans, chez le leader français de la santé dans des fonctions commerciales, j’entame une reconversion pour revenir à ma formation initiale en marketing, communication et journalisme. Je participe à la naissance et au développement de la start-up TeePy Job qui met en relation les 50 ans et plus en recherche d’emploi avec les entreprises qui recrutent cette population.

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