Forum One Young World : Rencontre Internationale des Jeunes pour changer le monde

Octave Leadership

Forum One Young World : Rencontre Internationale des Jeunes pour changer le monde

“L’intergénérationnel, c’est de l’empathie et du dialogue pour bâtir ensemble un futur de qualité pour tous”

 

(article reproduit avec l’aimable autorisation de Eve le Blog)

 

Rencontre avec Claire Botella – Consultante Strategy & Operations chez KPMG, de retour du forum One Young World.

Claire Botella est consultante chez KPMG, dans la BU “Strategy & Operations”. Elle est également très engagée dans les actions de la Fondation et dans ce cadre, a représenté l’entreprise lors du 6è Forum One Young World, familièrement surnommé “le Davos des jeunes”.

Eve le blog : Bonjour Claire. Avant de parler de One Young World, accepteriez-vous de nous raconter rapidement votre parcours professionnel? Claire Botella : Je suis entrée chez KPMG il y a 4 ans, après avoir participé à un challenge étudiant, le KICC (ndlr : KPMG International Case Study Competition). Mon équipe n’a pas gagné, mais j’ai eu la chance qu’on me repère malgré tout et qu’on me propose un job de Consultante dédiée au secteur public. J’ai ensuite bénéficié d’une mobilité interne qui m’a permis de rejoindre la BU axée sur le conseil en stratégie créée il y a un an. Dès que je suis arrivée chez KPMG, j’ai souhaité m’investir dans le Programme Lycée de la Fondation, car les valeurs qu’il porte sont en résonances très intimes avec mes propres convictions sur la mixité sociale et le rôle clé joué par l’éducation, dans son ensemble, pour y parvenir.

Eve le blog : C’est justement la Fondation qui vous a envoyée à Bangkok, pour le Forum One Young World. Que signifie la participation de KPMG à cette grande rencontre internationale des jeunes qui s’engagent pour changer le monde? Claire Botella : KPMG international participe depuis ses débuts à One Young World et KPMG France depuis 2 ans. Ce forum, parrainé par de très grandes figures du monde économique, politique, médiatique et culturel, rassemble plus de 1300 jeunes de 195 pays qui ont mené une action ayant un impact social.

Le principe est celui du partage de l’expérience et des pratiques, pour s’inspirer mutuellement et tisser un grand réseau d’entrepreneur.es et d’intrapreneur.es prêt.es à bâtir ensemble des solutions alternatives. Pour KPMG, qui a dans son ADN de fortes valeurs de solidarité et qui s’intéresse de plus en plus au social business, c’est assez naturel d’en être ! Je dirais que c’est aussi un message adressé en interne, aux jeunes et aux moins jeunes : décollez le nez de votre ordinateur, sortez de la tour et devenez acteurs de changement ; l’entreprise valorisera cela comme de l’expérience à part entière.

Eve le blog : Pouvez-vous partager avec nous quelques initiatives particulièrement marquantes que vous avez découvertes au One Young World Forum? Claire Botella : J’ai été très impressionnée par Lina Khalifeh, une jeune jordanienne qui a monté SheFighter, un programme de formation au self-defense pour les femmes du Moyen Orient. Ca me touche tout particulièrement, car je suis moi-même boxeuse et je sais combien ce type de sport est un levier d’empowerment et de prise de confiance en soi.

Un autre projet m’a beaucoup séduite, celui d’Abeer Dawood Abu Ghaith, une Palestinienne de Gaza qui, après deux ans de chômage, a pris acte du fait que trouver un emploi dans une zone en guerre – qui plus est quand on est une femme – est extrêmement compliqué… Alors, elle a développé une plateforme de formation, recherche d’emploi et télétravail en ligne qui permet à des centaines de femmes de poursuivre leur développement professionnel sans être traquée au quotidien dès lors qu’elles apparaissent dans l’espace public. C’est une vrai démarche de hacking, de contournement de l’obstacle par l’inventivité.

Nous avons eu aussi un speech d’Ameenah Gurib-Fakim, la première femme présidente de l’Île Maurice. Un vrai modèle, évidemment de woman at the top… Mais avec une présence et un discours très simples, très accessibles, insistant beaucoup sur la solidarité entre femmes.

Cela a fait écho à l’intervention d’un autre speaker, associé de Barclays UK, qui nous a invité.es à “libérer notre licorne”, c’est à dire à croire en nos rêves, à dépasser nos capacités et à devenir acteur d’un incroyable dessein, celui d’aider son prochain au travers d’initiatives sociales.

Eve le blog : Vous voilà rentrée à Paris, dans votre bureau chez KPMG. De quelle façon comptez-vous partager cette expérience manifestement enthousiasmante que vous avez vécue à Bangkok? Claire Botella : La question du partage et de l’essaimage est fondamentale. Car des idées et de l’énergie, on en a toutes et tous. Ce qui est difficile, c’est de les connecter les unes aux autres, pour construire des projets qui avancent. Je considère qu’il est évidemment de mon rôle, puisqu’on m’a offert cette chance d’aller au forum One Young World, de partager ce que j’y ai vu et entendu. Ce que je vais très vite faire au sein de ma propre business unit, en faisant tout simplement une présentation des projets les plus porteurs. Ensuite, j’en parle à chaque fois que l’occasion m’en est donnée avec des collègues des autres BU. Puis, la Fondation, qui rassemble un très grand nombre de collaborateurs et collaboratrices engagées, est le lieu privilégié pour créer des dynamiques. Je vais donc voir avec Bouchra Aliouat (ndlr : Secrétaire Générale de la Fondation KPMG) ce que l’on peut mettre en place pour que ma participation au Forum profite au plus grand nombre dans l’entreprise.

Eve le blog : Vous êtes, vous-même, visiblement très convaincue des vertus du social business et croyez dans les modèles alternatifs qu’il propose. Que répondez-vous à celles et ceux qui restent dubitatifs ou pensent que le mouvement est encore très marginal et pas véritablement en mesure de changer la donne? Claire Botella : Je suis de la génération des slasheurs : pour nous, s’intéresser à plein de choses à la fois, chercher des solutions alternatives et établir des connexions, c’est quasiment dans les gènes ! Mais j’ai conscience que ce n’est pas la culture de tout le monde et je crois qu’il faut vraiment avancer sur ces sujets avec empathie, en comprenant que d’autres n’ont pas appris les mêmes règles du jeu et peuvent ressentir certaines craintes à la perspective du changement. On observe le même type de résistances avec la transformation digitale et c’est légitime. Alors, si la génération Y doit se responsabiliser sur quelque chose, c’est selon moi, sur ce qu’elle doit à ses aîné.es : apprendre d’eux, comme des “éponges” et diffuser nos idées sans annoncer que nous allons révolutionner “le vieux monde”, adopter leurs éléments de langage pour se faire entendre, formuler avec plus de clarté nos projets (parce que parfois, nous passons un peu pour les jeunes qui ont 10 idées et 10 envies à la minute mais qui ne vont pas toujours au bout des choses) et leur donner confiance.

L’intergénérationnel, c’est du dialogue et de la compréhension mutuelle pour contribuer ensemble à un objectif qui nous est commun : bâtir un futur de qualité pour le plus grand nombre.

Marie Donzel, pour Eve le blog

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